IN VINO VERITAS...

In vino veritas!

De ma petite enfance j’aime à me souvenir
Non pas de biberons aux douceâtres bouillies,
Mais des magnums de rouge, gros qui tache, pue la lie,
Des longues soirées d’hiver, au chaud dans la cuisine,
Mon père pour un temps en congés de l’usine
Me tendant l’oeil brillant le lourd jeroboam,
Et moi de mes petites mains, sans aucun état d’âme,
Je remplissais son verre et ma timbale de baptéme,
Tandis que maman tricotait sirotant une absinthe.
Papa disait de moi”un petit gars plein d’avenir”...
Quelques années plus tard, à l’université,
Où j’étudiais philo et autres théories,
Avec deux trois copains tout au fond de troquets,
De tavernes enfumées, en galante compagnies,
Côtes du Rhône, Beaujolais et joyeux Pisse dru
S’écoulaient en riviére de réhoboham ventrus...
Point d’office le dimanche pour louer la génése
Mais du St Emilion en mathusalem obéses...
Le jour de l’examen nous n’étions pas trés frais
Pour cause d’overdose de Pommard tasteviné...
“Un homme tu seras fils” dans un an et un jour
Et me voila parti chez la grande muette
Un beau matin d’octobre pour un drôle de séjour
Avec un livre ou deux au fond de la musette...
Affecté vers Bordeaux, au milieu des vignobles,
De tous les accessoires de la panoplie du soldat
Ce ne fut pas le fusil mais la quart le plus noble
Pour épancher ma soif in vino veritas
Mes perfides ennemis se nomaient Balthazar
Ou Salmanazar hautains fiers de leurs nectars!
Les années ont passé et les cheveux blanchis,
Representant en vins j’air arpenté les salons
Et y ai rencontré la belle Anasthasie
Sur un stand de Bourgogne, lors d’une dégustation,
De notre union sont nés Salomon et Melchior
Deux solides gaillards, de futurs vignerons.
Ils reçurent en cadeau un nabuchodonosor
En guise de baptéme, de Chateau Haut Brion,
Et la famille émue par ce geste délicat
De “Pavie Macquin”abonda par souverain et primat!
A soixante cinq ans sonnés il est temps de songer,
Au moment où il nous faudra plier les gaules
Au matin où pour nous le vin sera tiré
Et dire enfin adieu au monde viticole,
Et lorsque viendra ce jour venez je vous attends
Pour sur ma tombe écluser un ultime melchisedek
“D’angélus velouté” ou autre “cheval blanc”
Et non de ce vin de messe qui ne vaut pas un copek
Mais ce n’est pas pour demain, il y en a sous la pédale,
Allons fêter Bacchus en de folles bacchanales!

05.02.2010/22.03.2010

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